Moyens de paiement « alternatifs », pourquoi un tel engouement ?

ParCorinne Estève Diemunsch et Jean-Philippe Sarraut

 

René Duringer publiait cet été sur le groupe Observatoire des Tendances de LinkedIn un article provocateur intitulé « Et si 30% de la population sortait du système bancaire d'ici 2020 ? » La question est intéressante d’autant que la panoplie de moyens de paiement ne cesse de croitre et de s’enrichir.

Pour le plus grand bonheur des consommateurs ? Des marchands ? Ou pour une plus grande confusion ?

Aujourd’hui les moyens de paiement  standards en Occident, sont, côté bancaire : les CB, les chèques (8 % des transactions réglées et dont on observe depuis une vingtaine d’années une baisse tendancielle qui s’accélère depuis dix ans avec un taux de réduction annuel moyen proche de 4 %), et les virements. Côté non bancaire : les cartes de fidélité, les cartes cadeaux, les chèques papiers (chèques vacances, chèques restaurants, chèques cadeau…), et….Paypal (début 2000). Parmi les moyens les plus récents : les portefeuilles électroniques (wallet) en quête d’un positionnement clair,les solutions de paiement sur mobile et bien d’autres qui ne cessent de naître …et de mourir.

Loin d’être devins ou animés d’une quelconque prétention, nous tentons de formuler ici et dans nos prochains articles sur ce thème quelques réponses à des questions clés :

Assistons-nous au baby-boom des moyens de paiement ?

Comme l’indique René Duringer, « la banque n’est plus le pivot incontournable de la vie d’un particulier. De nombreux opérateurs proposent services et possibilités de transactions sans passer par la case Banque. En parallèle de multiples initiatives sont en mouvement : économie collaborative, autoproduction, économie circulaire, simplicité volontaire, troc, partage, monnaies libres, et même l’économie souterraine ». Rares sont ceux d’entre nous qui ne possèdent pas une foison de « bons cadeaux » et de cartes de fidélité dans nos portefeuilles et nombre d’acteurs se positionnent sur ces métiers du paiement alternatif au moyens bancaires classiques.

Autant de carte de fidélité que d’enseignes et de types de campagnes de fidélisation (acquisition de points, miles, etc.) qui viennent souvent mourir au fond de nos sacs avant de passer par la case poubelle.

Pourquoi un tel engouement ?

Les françaises possèderaient environ 3,7 cartes de fidélité dans leur portefeuille... Les consommateurs ne s'en lassent pas et leurs trouvent quantité d'avantages. Les enseignes, elles, se félicitent des effets qu'elles produisent sur leurs chiffres d'affaires.

Les cartes cadeau quant à elles seraient un formidable outil commercial, marketing et financier. Outil de communication à part entière, de dynamisation de réseau et de trésorerie qui rapporte tant que la carte n'est pas consommée.

Véritable arme marketing

Les notions de fidélisation et d’acquisition de nouveaux clients grâce à l’arsenal d’outils et de dispositifs divers à la disposition de l’entreprise sont cruciales. On saitdepuis longtemps que capitaliser sur sa base clients et la fidéliser revient moins cher que la conquête de nouveaux clients ; certains parlent de 5 à 10 fois moins cher. Le Gartner Group indique dans l’une de ses études qu’une augmentation de 1% du taux de rétention de ses clients se traduit, en moyenne, par une croissance de 8% des bénéfices et une augmentation de 5% permettrait une croissance de 25 et 35% selon les secteurs d’activité (source Reicheld, consultant chez Bain & Company, en collaboration avec la Harvard Business School).

Alors, pourquoi un tel engouement ? La réponse est juste pragmatique : vendre plus et plus souvent. Encore faut-il que ces moyens de paiements physiques ou digitaux soient utilisables facilement sur le web ou le mobile….

Et demain ? Ce marché en pleine explosion restera-t-il lucratif ? Quels enjeux pour les marchands et les consommateurs ? … quelques pistes dans notre prochain article.

 

NOTA : Différentes mesures de coût d’acquisition client appliquées au e-commerce :

  1. 1.    CPC = Coût Par Clic OU Pay Per Click (PPC).
  2. 2.    CPM = Coût Par Mille Coût pour un affichage publicitaire unique, calculé sur la base de 1000 affichages, vues ou auditions. On parle parfois de e-CPM pour le différencier du CPM, qui provient historiquement du offline.
  3. 3.    CPI = Coût Par Impression, utilisé pour quantifier le prix d’un seul et unique affichage publicitaire. Il est principalement utilisé pour des affichages en home page ou en événementiel.
  4. 4.    CPA = Coût Par Acquisition ou Coût Par Transformation.
  5. 5.    CPL = Coût Par Lead.

 

 

Sources :

http://www.banque-france.fr/ccsf/fr/publications/telechar/autres/rapport_avenir_moyens_paiement.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/PayPal

http://www.ecommerce-webmarketing.com/2009/04/21/articles-marketing-internet-etude-comportementale-20090421-la-fidelisation-client-un-enjeu-strategique-capital-php-10282830

http://www.experian.fr/blogs/business-strategies/2012/05/e-commerce-cout-acquisition-client-internet/

http://www.journaldunet.com/economie/business-de/carte-de-fidelite/phenomene.shtml

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