Interview-Portrait de Nathalie Miossec, Chef de projets éditiques au CAA-PREDICA, nominée du prix « WOMEN OF DISCTINCTION »: Plus qu’un métier…

Sefas_C Esteve1Propos recueillis par Corinne Estève pour OutputLinks France

Nathalie, vous avez reçu le Prix WOMEN OF DISTINCTION mardi dernier et nous en sommes vraiment très heureux. Je sais bien que cette nomination est pour vous une grande surprise; les candidates ne savent jamais qu’elles concourent au prix car elles sont présentées par d’autres acteurs ou actrices du métier.

Vous êtes une personnalité très attachante et vous représentez à merveille l’ensemble des femmes des métiers du document. Pouvez-vous nous rappeler les points clés de votre carrière professionnelle?


Site_photoNathalieNathalie Miossec, Chef de projets Editiques, CAA-PREDICA :
J’ai commencé ma carrière professionnelle au LCL (Crédit Lyonnais à l’époque), en tant que « chargé d’études » en « maîtrise d’ouvrage ». Après 5 ans dans le domaine des « valeurs mobilières », j’ai rejoint les équipes du « minitel » (notre internet à nous…). J’ai appris que la technologie n’est qu’un outil de communication, mais non un moyen ! Car le message, c’est l’homme qui le crée.

Puis l’histoire du monde « libre » (WWW) s’est mise en marche. Ce fut l’occasion d’apprendre que la « liberté » se partage, elle ne se vend pas et ne s’achète pas. Ce furent les années du « tout est possible », avec les banques en ligne, les services bancaires à distance, les premières « Hot-Line », ou communiquer avec les clients, en « live » peut relever de l’exploit ! J’ai alors appris à configurer et installer des solutions « en mode virtuel »(En ce temps-là, nous étions multi métiers, sur un même « canal de communication », Hot Liner à 8h00, Chargé d’études à 9h00, aide en ligne à 19h00).

Puis, un matin, j’ai découvert que le WWW ne m’amusait plus. Un virement qu’il soit développé pour être saisi au téléphone, sur un clavier minitel ou sur celui d’un ordinateur, cela reste toujours un N° de compte débité, un N° de compte crédité, un montant.

Aussi, une fois les « Task Force Euro » démontées (équipes dont j’ai fait partie pendant plus de 2 ans, au moment du passage à l’Euro), je suis arrivée dans le domaine de l’éditique. Ce dernier, reste encore aujourd’hui, une terre d’aventures….Aventures, certainement, mais réfléchies. Au fil du temps, j’ai appris que les plus beaux projets, sont ceux qui naissent du partage. Partage de solutions, partage de savoir-faire, partages d’expériences.

L’éditique a cela de particulier qu’elle réunit des hommes de tous horizons : il faut des informaticiens pour dialoguer avec les bases de données, les programmes, des gens des métiers de communication, des gens qui connaissent et développent les produits bancaires ou d’assurances, des juristes, mais également des gens de projet, sachant piloter les actions de chacun, des techniciens, sachant faire fonctionner une imprimante ou une machine de mise sous pli, des papetiers, des fabricants, des graphistes, et j’en oublie certainement. L’éditique ce sont aussi des techniques de pointe, où le choix d’un papier peut permettre la réussite d’un projet…

Aussi, au travers de mes cahiers des charges, j’essaye de décrire des solutions innovantes, dont j’ai appris à oublier la part de rêve ou de mirages…. Nous nous devons de rester concrets. Nous sommes dans un contexte difficile. Alors pourquoi l’innovation ?
L’innovation, c’est ce qui nous oblige à avancer, qui nous pousse vers demain…. Sans l’innovation nous en serions toujours à l’ère des « tablettes »….d’argile….
Mais l’innovation n’est possible que lorsqu’elle est partagée. Nous retrouvons ici une donnée essentielle à mes yeux : la valeur des idées crée l’énergie des hommes ( et des femmes….)

Je dis souvent, que la communication (quel que soit l’outil) et l’échange, sont les clés de la réussite. C’est ainsi, que lorsque Fabienne Hazebrouck (une femme…) m’a proposé de rejoindre Xplor France je n’ai pas hésité, même si côtoyer des personnalités que j’admire, m’intimide encore aujourd’hui. Ainsi, après 2 ans, 2 palmarès, et quelques petits déjeuners-conférences, je souhaite aller plus loin avec Xplor France en créant le Club. Réservé aux donneurs d’ordres, membres ou pas d’Xplor France, ce club se veut être un lieu d’échanges et de partage entre professionnels du document, librement, loin de toute influence commerciale.

Aujourd’hui, je suis encore émue d’avoir reçu ce prix. Honorée également. Merci à Outputlinks de mettre ainsi dans la lumière des femmes dont l’énergie et l’envie font bouger ce métier qui est le nôtre.